Une forteresse du début du XIVe siècle
En 1305, alors que les conflits font rage entre le comté de Savoie et le Dauphiné, deux forteresses ennemies sont simultanément construites dans le pays de Gex : une bâtie savoyarde sur le mont Luisandre, et une forteresse dauphine sur la montagne des Allymes. À moins de 1000 mètres de distance, les deux places fortes se font face. D’abord de bois et de terre, les forteresses sont consolidées de pierres à partir de 1315. Des deux côtés, deux bourgs fortifiés sont aussi bâtis. Le long mur d’enceinte des Allymes en est un vestige. Après des attaques savoyardes destructrices sur le bourg des Allymes, un traité d’échange est convenu entre les deux camps, qui se solde par le passage de la forteresse dauphine dans le camp savoyard. En 1355, le traité de Paris intègre le Dauphiné au royaume de France, qui s’accorde avec le comté de Savoie pour la définition de nouvelles frontières. Les deux forteresses n’ont plus d’intérêt stratégique. Le siècle suivant, celle de Luisandre n’est déjà plus que ruines. Le château des Allymes devient quant à lui le siège d’une petite seigneurie rurale en terres savoyardes. Dans un climat de plus en plus paisible, sa vocation résidentielle s’affirme. Au 16e siècle, les conflits entre le Royaume de France et le duché de Savoie entraînent cependant sa destruction partielle. Le seigneur d’Allymes René de Lucinge, célèbre pour avoir signé le traité de Lyon pour le duc de Savoie en 1601, entreprend des restaurations. Mais sa famille perdra le château quelques décennies après sa mort. Entre le 17e et le 19e siècle, la forteresse change de mains à plusieurs reprises, mais ne retrouve plus sa fonction de résidence et se dégrade. Un grand propriétaire local décide de restaurer en partie l’édifice autour de 1860. En 1960, un antiquaire parisien rachète les lieux, puis le revendra en 1984 à la commune d’Ambérieu-en-Bugey. Le château fait l’objet d’une campagne de restauration prévue pour s’étaler de 2017 à 2021.
Visite du château des Allymes
Le site comprend les vestiges du bourg fortifié et le château en lui-même. Une visite libre est possible d’une durée d’une heure environ. Elle vous permettra de découvrir l’architecture féodale de l’édifice, mais aussi de profiter d’expositions permanentes et temporaires dans les salles du château, parmi lesquelles :
- Dans le donjon au rez-de-chaussée, des maquettes de fortifications médiévales savoyardes
- En haut du donjon, du mobilier Louis XIII présent depuis le 19e siècle et une muséographie sur René Lucinge
- Une salle d’armes qui expose de nombreuses armes du 14e siècle, surplombée par une mezzanine
- Une exposition à venir sur des châteaux en jouets anciens, dans les salles du logisDans le logis gothique et au premier étage du donjon, des expositions temporaires renouvelées chaque année
Les visites guidées durent quant à elles 45 minutes à 1 heure. Elles sont l’occasion d’accéder au belvédère du sommet de la tour carrée. Des visites guidées intégrales du site, d’une durée d’1h30, sont aussi organisées sur réservation.
Infos, tarifs et horaires
Le château des Allymes se visite toute l’année :
- Les après-midis seulement de 13h30 à 18h en avril, les jours de semaine aux mois de mai, juin et septembre, durant les vacances de la toussaint, de Noël et d’hiver, ainsi que les mercredis, week-ends et jours fériés de novembre à mars
- De 10h à 19h sans interruption tous les jours de juillet et d’août et les week-ends de septembreLes matins de 10h à 12h30 puis les après-midis de 13h30 à 19h les week-ends et jours fériés de mai et de juin
Le parking est situé à 10 minutes de marche du château. Une partie du site est accessible gratuitement : la cour intérieure, le rez-de-chaussée de la tour ronde et le rez-de-chaussée du logis.
Les visites libres des autres parties du château sont au prix de 5 euros tarif plein, 2,50 euros tarif réduit, et gratuites pour les moins de 8 ans.
Les montées au belvédère du donjon sont proposées sur supplément de 2 euros tarif plein et 1 euro tarif réduit. Les enfants de moins de 8 ans ne peuvent pas monter au belvédère pour des raisons de sécurité.
© Benoît Prieur / Wikimedia Commons